Dans son livre blanc, ASSIA partage son analyse des transformations qui ont marqué le monde mutualiste et livre sa vision du rôle des éditeurs de logiciels dans l’accompagnement de ces changements. Extraits.
Le paysage mutualiste français a, depuis ses origines, été le témoin de profondes mutations.
« En tant qu’éditeurs, nous reconnaissons la nécessité de nous adapter et d’anticiper les changements. Nous ne devons pas simplement suivre le rythme, mais plutôt nous préparer à accompagner, voire à devancer les ruptures. Nous croyons en un avenir où les mutuelles indépendantes continueront de prospérer, et nous sommes déterminés à contribuer à cet avenir. »
Un phénomène de concentration, conséquence de l’ouverture du marché à la concurrence et une pression réglementaire croissante en ont, en effet, profondément transformé la physionomie.
Une concentration des acteurs
Des rapprochements sous forme d’absorptions par des structures plus importantes, ont été bien souvent inévitables pour la survie de nombreuses petites mutuelles. Avec le risque pour certaines d’y perdre un peu de leur âme, voire même d’affaiblir l’engouement des adhérents pour la mutualité.
« Ces trente dernières années, le monde de la mutualité a connu un mouvement de concentration sans précédent, le nombre de mutuelles ayant été divisé par cinq depuis 2001, et cette restructuration n’est sans doute pas achevée. »
Mais, l’indépendance chevillée au corps, certaines d’entre elles entrent en résistance.
Des mutuelles indépendantes résistent
En évitant le système oligopolistique, certaines mutuelles parviennent à conserver leurs spécificités et à faire valoir leur valeur de diversité et de proximité.
« En favorisant une pluralité d’interlocuteurs et d’implantations géographiques, la diversité mutualiste contribue à réguler l’offre et la demande et permet de mieux répondre aux besoins d’entreprises de différentes tailles et activités. Elle apporte aussi davantage de proximité aux individus pour une prise en charge adaptée de leurs problématiques. »
Ainsi, aux yeux de nombreux acteurs, l’esprit mutualiste « Se distingue par son caractère local, le circuit court, la proximité avec les adhérents, l’absence de dividende et une gouvernance encore indépendante. Mais aussi la solidarité, l’égalité, l’entraide, la diversité. »
Pourtant confrontées à des enjeux majeurs
Dans le lot des enjeux auxquels se retrouvent confrontées les mutuelles indépendantes, les finances représentent un point crucial.
« En tant qu’associations à but non lucratif, les mutuelles ne sont pas tenues de dégager un résultat technique positif, mais elles doivent néanmoins adopter une culture du résultat afin de présenter une structure bilancielle et prudentielle solide. »
D’autant plus que celles-ci sont également confrontées à des impératifs de fidélisation et de conquête.
Et quelque quel que soit leur profil, les adhérents doivent pouvoir contacter la mutuelle, par tous les moyens, « Le phygital, qui mêle relation physique et digitale, correspond parfaitement aux attentes de la génération actuelle. »
La diversification de l’offre, représente elle aussi un enjeu stratégique , « Pour se développer sur un marché de l’assurance (santé, habitation, auto) relativement saturé, la prévoyance est pour les mutuelles un mouvement naturel de diversification. »
Parallèlement, les mutuelles de taille intermédiaire doivent également continuer à absorber la pression réglementaire, d’autant que cette dernière « N’est pas près de s’alléger, qu’il s’agisse de la réglementation européenne en matière de RSE (taxonomie, SFRD, CFRD) ou de contraintes liées à leur système d’information (lutte contre le risque accru de fraude, RGPD, cybersécurité, etc.) »
S’unir pour affronter les transformations
Pour faire face à ces multiples transformations, les mutuelles s’organisent au travers d’organisations afin de défendre leurs intérêts.
« Heureusement, indépendance n’est pas synonyme d’isolement, les mutuelles indépendantes peuvent s’appuyer sur diverses structures susceptibles de les épauler en matière de représentativité. »
La fonction de représentativité revient en premier lieu aux fédérations, mais pour répondre à l’objectif de rompre l’isolement, les mutuelles indépendantes peuvent également compter sur de nombreuses associations, groupement et think tanks.
Le rôle des éditeurs de logiciels
Au cœur du système, les éditeurs de logiciels ont pu assister aux transformations du marché, ceux-ci « Ont accompagné l’évolution du marché de l’assurance de personnes et ne sont pas restés de simples spectateurs. »
Au fil du temps, leur rôle a considérablement évolué ainsi que les modes même de distribution, jusqu’à l’avènement du SaaS qui apporte « Une plus grande flexibilité en termes de coûts et complète les offres logicielles par des services d’accompagnement, hébergés sur des infrastructures sécurisées qui permettent de mieux protéger les données des clients contre les cyberattaques. »
Le système d’information devient de plus en plus complexe et doit en conséquence « Proposer une offre complète, servicielle et interfacée, en restant dans une logique de guichet unique afin de maintenir une simplicité de fonctionnement pour les organismes utilisateurs. »
De leur côté, les mutuelles de taille intermédiaire attendent « Que l’éditeur propose des services autour du logiciel pour permettre de mieux accompagner leurs usages. »
Il en va de même pour les aspects de conformité et de sécurité : « L’éditeur de SI qui permet le traitement de ces données se doit donc de lui apporter des garanties en termes de sécurité et de conformité. », sachant que « La nature des risques a fondamentalement changé ces dernières années avec la bascule du risque de l’accident vers l’action délibérée : le risque majeur est aujourd’hui celui de la cybersécurité. »
Des enjeux que l’arrivée de l’IA devrait permettre « D’accélérer dans plusieurs domaines d’application tels que les processus de remboursement, détection des fraudes ou personnalisation des offres. »
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